Témoignage d'une ancienne résidente

Au printemps 2018, la journée de mon anniversaire de mes 29 ans, j’étais assise avec Mylène et Marc-Étienne, intervenante psychosociale et psychologue, pour faire mon entrevue d’évaluation pour être admise à la Maison Jacques Ferron. Je ne savais pas vraiment ce que je me souhaitais pour ma fête... En fait, cette journée a toujours été difficile pour moi. Vieillir d’une année de plus, c’était décourageant et angoissant! J’approchais de la trentaine, un ultimatum pour moi pour tenter d’atteindre des objectifs qui me semblaient inatteignables.

Arrivée à la MJF, ce fut pour moi une grande leçon d’humilité. J’étais en convalescence, je devais apprendre à répondre à mes besoins de base. Avoir un toit sur la tête, m’alimenter convenablement... Mais aussi à un besoin de me sentir en sécurité.

Très rapidement, la MJF est devenue ma maison. Les autres résidents sont devenus des personnes super importantes pour moi, des amis. Et moi qui croyais que premières choses dans lesquelles j’allais me reconnaître à travers les autres, c’était mon trouble de santé mentale, la médication que je prenais ou l’hôpital où j’étais traitée en psychiatrie... J’ai été très surprise! Parce qu’à la MJF, ce qui importait, c’était qui on était comme être humain avant tout, dans un grand respect de nos forces et nos difficultés. Pas notre diagnostic!

Au fil des jours, j’ai appris à connaître les différents intervenants. J’ai ressenti un grand sentiment d’apaisement en expérimentant la routine quotidienne et le vécu partagé avec les autres! Cette sécurité, que je trouvais dans la structure, m’a permis de franchir des étapes importantes dans mon cheminement. J’ai souvent perçu qu’on croyait en moi, souvent plus que moi-même. Je sentais qu’on avait espoir que j’allais pouvoir réussir à atteindre mes objectifs, et je voyais ce même espoir dans le regard des intervenants quand il se posait sur les autres résidents. Il n’y avait pas un objectif qui était plus grand qu’un autre, ou plus valorisé qu’un autre. On avait tous quelque chose à venir chercher en habitant à la MJF et on était accompagné dans les défis de la vie quotidienne.

Personnellement, j’ai pu me reconstruire,petit à petit. J’ai repris confiance en moi, malgré les moments plus difficiles. J’ai fait du bénévolat dans un organisme communautaire, 2 fois par semaine, pendant 6 mois. Puis, en janvier 2019, un poste de responsable d’un volet jeunesse s’estouvertlà-bas. J’yairéfléchi,puisj’aidécidédetentermachance. Je n’étais pas certaine que ça fonctionnerait, mais j’étais assez sécure pour essayer. Assez sécure pour savoir qui si j’avais à me planter, je n’allais pas être seule pour me relever.

J’ai eu l’emploi. Je me distançais peu à peu de l’image que j’avais de moi, la malade non fonctionnelle qui ne réussirait jamais rien. Cette possibilité de m’affranchir m’a permis de reprendre confiance en moi. On m’a aidé en me validant, en me répétant que j’étais capable. Mon employeur connaissait la MJF et j’ai même pu partager avec lui que j’yhabitais. On avait confiance en moi, et ce fut tellement aidant!

Puis j’ai eu 30 ans! J’étais soulagée de constater où j’étais rendue! Un mois plus tard, je suis partie avec mon petit baluchon vers un appartement supervisé! Transitio n difficile, parce que j’ai perdu un peu mes repères pour un moment... Mais la MJF était toujours là pour moi et ce que j’avais appris là-bas resterait toujours dans mes fondations.

Comme tout le monde, j’ai des hauts et des bas. Mais c’est avec beaucoup de fierté que je me retrouve maintenant dans un appartement autonome, à avoir un emploi de coordonnatrice dans un autre organisme communautaire. Et encore, il m’arrive d’appeler à la MJF pour parler, ou à écrire à Nancy pour donner de mes nouvelles et recevoir des conseils par rapport à mon rôle de gestionnaire de services! Si on m’avait raconté tout ça à mon anniversaire il y a 3 ans, je n’aurais jamais pu croire que c’était possible!

Donc merci à la MJF qui a pu m’aider à me reconstruire, et qui est encore là. Bravo pour les 30 ans de l’organisme! Dans ces temps difficiles de pandémie, je vous souhaite que la trentaine vous amène autant de force et de résilience que ce que j’ai pu vivre!

Geneviève XOX

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Parce que la maladie mentale
Est l'enfant pauvre de la société
Et que tout ce qui fait mal
Devrait être justement considéré.
Parce qu'on vit ensemble
Et qu'il est important
Lorsque quelqu'un tremble
De l'aider collectivement;
Pour se sentir bon et généreux
Même si les temps sont difficiles
Parce qu'il serait malheureux
D'abandonner les plus fragiles.

— Écrit par Linda Lebel

Ancienne membre du CA

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